Eau de cuisson

Bande dessinée de Hyuna.

Les courts chapitres présentent un homard, Monsieur Kip, Tina et son patron. Ces quatre-là discutent, s’engueulent, philosophent, se font des déclarations et des promesses, avec parfois des paroles prophétiques. « Tu manges ce que tu aimes le plus ! Comment pourrais-tu mieux compléter, absorber plus absolument l’amour et l’aimé ? Si tu me manges : je le considère comme une déclaration d’amour ! » De discussions psychanalytiques sur le rebord de la marmite en disputes de couple sur des draps froissés, on ne peut pas dire que l’ambiance soit des plus réjouissantes. Vous le savez-vous, pourquoi on mange, parfois trop ? Pourquoi on baise, souvent mal ? Pourquoi on vit, toujours en vain ?

Les traits d’encre dessinent des plats appétissants. Même en noir et blanc exclusif, on entend les bulles chanter et les sucs grésiller, on sent le beurre fondre et le chocolat couler, on voit les légumes colorer et la mayonnaise monter. À table, on veut goûter ! Ou pas… faudrait voir ce qu’il y a au menu, quand même ! Cette courte bande dessinée, frappante comme un éclair et un coup de fouet (on reste dans le registre de la cuisine, dans les deux cas…), se dévore. Aucun risque d’indigestion, mais tout est question d’assaisonnement. Hyuna dessine à merveille différentes formes de désespoir, de solitude et de quête de sens.

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