Street art, un regard de femmes engagées

Ouvrage d’Alessandra Mattanza.

« Il existe une grande disparité entre la proportion de femmes diplômées d’écoles d’art et celle de femmes exposées dans les galeries et les musées. […] On mesure souvent le succès des femmes à l’aune de celui de leurs homologues masculins. […] Il est grand temps que les contributions des femmes à l’art soient reconnues. Plus elles seront exposées et plus elles inspireront d’autres femmes à peindre et à trouver leur propre identité. » (p. 6) Impossible de ne pas penser au livre de Linda Nochlin, Pourquoi n’y a-t-il pas eu de grands artistes femmes ?, en lisant ces quelques phrases.

Œuvre de Tatyana Fazlalizadeh.

Le street art, voilà une expression artistique qui semble le précarré des hommes. Les 24 portraits de ce livre montrent que le street art se conjugue aussi, et de plus en plus, au féminin. Au féminin, ça ne veut pas dire que c’est rose, girly et pailleté (et quand bien même, ce ne serait pas un problème…). Ça veut dire que les femmes ont le droit d’exister et de s’exprimer dans l’espace public. « Dans la rue, les rôles ne sont pas genrés, mais c’est du ressort des galeries d’art, des collectionneurs et de la société de s’assurer d’une représentation et d’un soutien équitables s’ils créent des œuvres tout aussi belles et importantes. » (p. 46) Sur les murs, les sols et toute autre surface, les femmes présentées jouent avec l’existant, le magnifient et le sortent du banal. Le monde entier est leur toile et leur inspiration. Oui, elles pimpent le béton, mais pas uniquement : elles le font parler et lui font porter des messages éminemment politiques et politiques. « Partout dans le monde naissent de nouvelles communautés de femmes, de gens fatigués d’être invisibles, qui n’ont plus peur de s’exprimer et qui se soutiennent dans ce qu’on peut décrire comme une véritable Renaissance féminine. » (p. 9) De fresques monumentales en graffiti, avec des pochoirs, de la peinture, des trompe-l’œil et toute sorte de médium, ces artistes colorent la ville. Entre image et texte, le street art reste une expression polymorphe dont les femmes sont une voix incontournable pour parler d’égalité et d’intersectionnalité, pour lutter contre le racisme et défendre les minorités.

Œuvre d’Aiko à Copenhague. (Pouvais-je vraiment passer à côté de ce lapin ?)

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Une réponse à Street art, un regard de femmes engagées

  1. Lydia dit :

    Passer à côté de ce lapin ? Ah non ! 😄

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